Jeudi dernier, le Parlement européen et le Conseil de l’Union Européenne sont tombés d’accord après moults négociations autour d’un objectif de 42,5 % d’énergies renouvelables dans le mix européen d’ici à 2030. Soit presque le double du niveau actuel.
Les États membres de l’Union européenne et le Parlement européen sont parvenus jeudi 29 mars dernier à un accord pour doubler la production d’énergies renouvelables dans l’ensemble de l’UE d’ici la fin de la décennie. Après une nuit d’intenses négociations, la bonne nouvelle a été déclarée au petit matin.
En 2018, lors d’une première négociation, l’objectif avait été revu à la hausse, à 32 % à la même période. L’actuelle révision est bien plus ambitieuse. Eurodéputés et représentants d’États membres ont trouvé un compromis autour de l’objectif de 42,5 % d’énergies renouvelables dans la consommation de l’Union européenne à l’horizon 2030, contre environ 21,8 % aujourd’hui, selon les données 2022 d’Eurostat.
La Commission européenne avait déjà proposé une part de 40 % en juillet 2021 dans son paquet climat “Fit for 55”, destiné à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55% d’ici 2030. En parallèle, depuis la crise de l’énergie liée à la guerre en Ukraine, dans le cadre de son plan d’action REPowerEU pour sortir des énergies fossiles russes, l’UE avait également souhaité porter ce chiffre à 45 %. Des aspirations qui pourront donc se concrétiser après plusieurs années de tâtonnement.
Afin de parvenir à ce résultat, l’accord prévoit des procédures d’autorisation accélérées pour les projets d’énergie renouvelable. Les États membres pourront ainsi créer des “zones d’accélération” avec des octrois de permis simplifiés et plus rapides, où les autorités nationales pourront profiter d’un délai maximum de 18 mois pour approuver les nouvelles installations. L’établissement de ces territoires bénéficiera ainsi d’une réglementation assouplie, un coup de pouce accélérateur dans la transition énergétique de l’Europe.
Des accords avec en tête biomasse et nucléaire, pas du goût de tous
L’accord prévoit de transformer la biomasse – bois brûlé pour produire de l’électricité – en une source « 100% verte », a souligné l’eurodéputé Markus Pieper (PPE, droite), rapporteur du texte. Cette source de bioénergie, défendue notamment par les pays scandinaves, est cependant grandement dénoncée par les ONG écologistes, inquiètes de l’impact sur les forêts comme puits de carbone et refuges de la biodiversité. Leur argument : ce n’est pas en détruisant la nature qu’on la protège, ou encore cette source d’énergie n’est pas infinie et donc pas renouvelable.
Enfin, le texte assure « la reconnaissance du rôle spécifique du nucléaire qui n’est ni vert ni fossile », souligne Pascal Canfin (parti Renew, libéraux), président de la commission parlementaire Environnement. Cet élément a fait l’objet de vives polémiques ces dernières semaines entre les 27 pays membres, ravivant les divisions entre défenseurs et détracteurs du nucléaire et de l’atome civil.
Alors que le texte prévoit d’ambitieux objectifs d’hydrogène « renouvelable » à atteindre dans les transports et l’industrie, la France et ses alliés réclament un traitement égal entre hydrogène renouvelable et hydrogène « bas-carbone » produit avec de l’électricité d’origine nucléaire.
L’accord, jusqu’à présent informel, doit maintenant être approuvé par le Parlement et le Conseil pour entrer en vigueur. La commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie organisera un vote de confirmation lors d’une prochaine réunion. Chez Sibel Energie, nous restons attentifs au bon déroulé du processus, car pour nous la clef d’un monde plus vert réside dans la transition énergétique et écologique, dans l’accès plus facile et rapide à des sources d’énergie vertes, infinies, pour le public comme pour le privé.