S’il fallait encore une preuve, la voici : l’ONG Greenpeace a sorti un nouveau rapport sur la transition énergétique. Et le verdict est clair : on doit accélérer le processus ! Alors que le Conseil Constitutionnel doit se prononcer prochainement sur la nécessité ou non de prendre en compte le droit des générations futures dans les projets d’enfouissement des déchets nucléaires. Un rapport inédit publié par Greenpeace France ce épingle le gouvernement français sur ses projets d’investissements dans le nucléaire au détriment des énergies renouvelables. Explications.
Rapport Greenpeace et analyse sur la transition énergétique
L’ONG Greenpeace publie régulièrement les fruits de leurs enquêtes sur le développement durable et l’état de notre monde. Ce mois-ci, l’association s’est attaquée à la transition énergétique et écologique. Ce rapport tend à questionner la pertinence des investissements envisagés par le gouvernement d’Emmanuel Macron concernant les énergies.
Pour ce faire, l’ONG a comparé trois scénarios distincts. Et leur impact sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre :
- la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires de type EPR 2 sur proposition d’EDF et souhaitée par le gouvernement,
- la rénovation des logements dits passoires thermiques,
- le développement des énergies renouvelables comme par exemple les panneaux photovoltaïques sur toiture et les parcs éoliens terrestres.
Greenpeace France s’est appuyé sur des données publiques françaises et européennes, telles que :
- l’évolution de la quantité de carbone émise par le mix électrique européen,
- le taux de production optimale de chaque énergie,
- les coûts d’investissement connus dans les renouvelables (hors coûts de raccordement au réseau).
Et sans surprise, il semblerait bien que notre futur sur Terre nécessite de se mettre “au vert”…
Rapport Greenpeace : L’avenir est dans l’éolien et le photovoltaïque
Face à des sommes atteignant plusieurs dizaines de milliards d’euros. Le rapport Greenpeace France s’attaque à décortiquer ces investissements et en comparer les possibilités.
Choisir de plutôt investir les 52 milliards d’euros nécessaires à la construction des six réacteurs nucléaires dans les énergies renouvelables permettrait, selon l’ONG :
- Réduire quatre fois plus d’émissions de CO2 d’ici à 2050,
- Produire trois fois plus d’électricité que les six réacteurs réunis.
Gaz à effet de serre
Dans son rapport, Greenpeace France rappelle qu’une fois émis, les gaz à effet de serre tels que le CO2 continuent de réchauffer l’atmosphère pendant plusieurs décennies. D’où la nécessité urgente de diminuer leurs émissions et accumulation dès aujourd’hui. Or, pour limiter le réchauffement climatique à +1,5°C maximum et ainsi respecter l’Accord de Paris. La France devra diminuer de 80% ses émissions de gaz à effet serre sur une période de douze ans maximum pour atteindre la neutralité carbone.
Bien que le calendrier du chantier paraisse à Greenpeace « totalement irréaliste », et si les travaux n’affichent aucun retard, le premier réacteur nucléaire ne sera pas fonctionnel avant 2037. Les nouveaux réacteurs n’auraient donc aucun impact sur la décarbonation française à court et moyen termes. De plus, le nucléaire est non seulement l’énergie bas carbone la plus lente à déployer, mais le rapport met également en évidence les incertitudes liées aux coûts des travaux.
En effet, le chantier de l’EPR de la commune de Flamanville Normandie par exemple, a vu ses dépenses initiales évaluées multipliées par six, sans compter un retard dans sa construction de douze années…
Énergie renouvelable : Impact environnemental
Selon les calculs de l’ONG. Si la même somme était plutôt investie à hauteur de 60% dans les éoliennes et à hauteur de 40% dans le photovoltaïque. Ce ne serait pas loin de 102 millions de tonnes de CO2 cumulées dans l’atmosphère qui seraient évitées d’ici à 2050. Contre seulement 24 millions de tonnes de CO2 avec les six réacteurs EPR 2. De plus, la production d’électricité serait trois fois plus élevée sur une même période avec les énergies renouvelables. L’éolien terrestre et le photovoltaïque feraient donc mieux que le nucléaire, et bien plus rapidement.
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La rénovation des passoires thermiques : des avancées pour la planète et pour la société
Dans son rapport, Greenpeace France ne néglige pas non plus l’enjeu d’une justice pour tous. En effet, servir la cause de la rénovation énergétique permettrait aux investissements du gouvernement français de soutenir un idéal de société plus juste pour la Terre, mais aussi pour tous les citoyens français.
Bon à savoir : En France, le secteur du bâtiment émet 23% des émissions de gaz à effet de serre.
Rénovation énergétique vs Nucléaire : le point de vue de Nicolas Macé
L’ONG chiffre à 85 milliards d’euros le montant total de subventions publiques qui seraient nécessaires à la rénovation énergétique de l’ensemble des logements dits passoires thermiques pour les dix prochaines années.
Si le gouvernement d’Emmanuel Macron était prêt à réaliser cet investissement. Cela permettrait concrètement d’éviter six fois plus d’émissions de CO2 cumulées d’ici à 2050 par rapport à la construction de six réacteurs nucléaires. Soit 156 millions de tonnes de CO2 économisées.
Nicolas Macé, chercheur pour Greenpeace, détaille :
« 52 milliards d’euros ce n’est pas 85 milliards, mais si on ajoute les 20 milliards de coûts de financement estimés pour ces réacteurs, et les possibles réévaluations en fonction de l’inflation ou du retard des travaux, on arrive quasi à la même somme. »
Rediriger ces investissements pour la rénovation aurait deux effets positifs :
- La consommation d’électricité annuelle en France pourrait diminuer d’environ 19 térawattheures. Ce qui équivaut à environ la production d’électricité annuelle de deux réacteurs EPR2.
- Faire sortir près de 12 millions de citoyens français de la précarité énergétique en seulement dix ans.
Pour Nicolas Macé, il en va de la bonne santé des Français et de la bonne santé de leur portefeuille.
« Les passoires thermiques doivent disparaître au plus vite. Les plus défavorisés ne doivent pas se sentir abandonnés. L’urgence climatique est indissociable de l’urgence sociale. »
Vers un avenir durable ?
Face aux incertitudes et risques inhérents au nucléaire (traitement des déchets radioactifs, risque sanitaire, forte consommation en eau, etc.) L’ONG insiste au contraire sur les nombreux aspects bénéfiques que représentent des investissements massifs dans le renouvelable et la rénovation :
- Réduction directe des émissions de gaz à effet de serre,
- Retour sur investissement des énergies renouvelables à la collectivité,
- Amélioration des conditions de vie de millions de Français en luttant contre la précarité énergétique,
- Augmentation directe de la sécurité énergétique pour les prochaines décennies…
À l’heure où il est plus qu’urgent de mettre en œuvre des garde-fous et des moyens de minimiser le réchauffement du climat. C’est être réaliste et raisonnable que d’envisager tous les scénarios durables possibles. Si le rapport de Greenpeace France fait état de la volonté du gouvernement d’investir dans le nucléaire, alors même que les études démontrent une efficacité relative et un impact risqué par rapport au renouvelable, Sibel Energie propose aux citoyens des solutions concrètes, aux différents bénéfices indiscutables à travers la rénovation énergétique des logements ainsi que l’installation de panneaux solaires.
Alors que le nucléaire et notre dépendance aux énergies fossiles pèsent lourd sur l’avenir et les générations futures, un autre chemin semble tout tracé : celui de la sobriété et des énergies vertes, à la hauteur des enjeux climatiques actuels et de demain.